Article paru dans le bulletin ADPCR-INFOS n° 86 d'Octobre 2015
La Normandie est une région productrice d’électricité nucléaire (Penly, Paluel, Flamanville) et dans le futur produira de l’électricité hydrolienne marine.
L’artère Paris-Rouen-Le Havre a été électrifiée en 1966/1967, il y a donc presque 50 ans. La traction électrique avait alors pris la relève des locomotives à vapeur. La Pacific 231 G 558 conservée à Sotteville reste un témoignage vivant de cette époque révolue.
La radiale Paris-Caen-Cherbourg (et son antenne Lisieux-Trouville-Deauville), équipée de turbotrains en 1970 n’a bénéficié de l’électrification qu’en 1996.
Depuis, n’ont été réalisés que des compléments plus modestes.
Tableau récapitulatif des électrifications en Normandie
| Lignes électrifiées | Longueur | Année de mise en service |
|---|---|---|
| Paris-Rouen Le Havre | 228 km | 1966/67 |
| Rouen-Amiens | 111 km double voies | 1984 |
| Mantes-Caen-Cherbourg et l’antenne Lisieux-Trouville Deauville | 314 km double voies dont 198 km en Basse-Normandie + 30 km voie unique Lisieux-Trouville | 1996 |
| Lison-Saint-Lô | 18 km voie unique | 2006 |
| Motteville-Montérolier Buchy (lien avec fret de Port 2000) | 36 km voie unique | 2008 |
| Oissel (bifurcation)-Elbeuf | 8 km double voies | 2014 |
Ce réseau électrifié est peu rationnel dans la Normandie réunifiée puisque le matériel électrique ne peut pas circuler sur le tronçon Serquigny-Elbeuf qui relie les deux grandes radiales. Fin 2013 les relations directes Intercités Dieppe-Rouen-Paris ont été supprimées faute d’engins diesels disponibles et à cause des contraintes liées au changement de traction en gare de Rouen-Rive-Droite.
Des électrifications complémentaires du réseau offriraient de nouvelles opportunités de dessertes directes avec les futures rames TET qui seront mises en service sur Paris-Rouen-Le Havre et Paris-Caen-Cherbourg. Elles permettraient également une meilleure valorisation du matériel TER électrique de la région.
Saint-Lô-Coutances-Granville (56 km voie unique + 15 km de double voies soit 86 km)
L’électrification du tronçon Saint-Lô-Coutances-(Granville) valoriserait le parc TER électrique en éliminant de nombreuses circulations en traction diesel sous caténaires entre Coutances et Caen. De plus, elle permettrait des relations directes du centre-Manche avec Paris en accouplant ou découplant un élément en gare de Caen sur des relations Paris-Caen-Cherbourg. Un prolongement de l’électrification jusqu’à Granville (Coutances-Granville 42 km) présente l’avantage de pouvoir assurer l’entretien des rames (ravitaillement en eau des toilettes, ménage) et la maintenance à l’atelier de Granville ouvert en 2015.
Caen-Coutances-Granville serait pris en charge par un matériel homogène 100% électrique, facilitant la construction des grilles horaires.
L’électrification complémentaire du tronçon Coutances-Folligny-Granville présenterait l’avantage pour les IC Paris-Granville assurés par les automoteurs Régiolis bi-modes de pouvoir circuler en traction électrique entre Granville et Folligny. La traction diesel serait ainsi éradiquée de la gare de Granville, supprimant bruit et pollution faisant l’objet de doléances récurrentes de la part des riverains.
L’ADPCR attire l’attention du conseil régional, du conseil départemental et de SNCF Réseau pour que le futur pont de Belval construit lors de la suppression prévue du passage à niveau n°29 soit bien au gabarit électrification.
L’ADPCR demande que l’électrification du tronçon St-Lô-Coutances-Granville soit inscrite par avenant dans l’actuel CPER pour être opérationnelle lors de la mise en service des futures automotrices Paris-Cherbourg (voir 111).
Malaunay-Le Houlme-Dieppe (11 km double voies et 39 km voie unique soit 61 km)
L’électrification du tronçon Malaunay-Dieppe permettrait d’assurer l’ensemble de la desserte TER avec des automotrices électriques et de rétablir des relations TET directes le week-end entre Paris et Dieppe. Le matériel bimode XGC et Régiolis pourrait-être réaffecté à d’autres relations telles que Rouen-Caen-Rennes en grande partie sous caténaire.
Elbeuf-Serquigny (49 km de double voies soit 98 km)
L’électrification de la ligne Elbeuf-Serquigny éliminerait un hiatus au milieu d’un réseau électrifié et rendrait plus efficiente l’utilisation du parc de matériel électrique régional en facilitant sa circulation entre les deux grandes radiales et les deux pôles Caen et Rouen. La traction diesel pourrait être bannie de la gare de Rouen Rive-Droite, au grand bénéfice de la qualité de l’air et de la santé.
L’électrification de ce tronçon garde sa pertinence même avec le projet de la LNPN car il subsistera une desserte TER indispensable sur le réseau actuel, complémentaire aux trains rapides Caen-Rouen via la nouvelle ligne.
Cette électrification aurait en outre un intérêt pour la création d’une rocade ferroviaire fret contournant l’Ile de France, tel que préconisé par le Grenelle de l’Environnement. La traction électrique serait intégrale entre le Nord et l’Est jusqu’à Mézidon.
L’ensemble des électrifications proposées par l’ADPCR totalise 245 km de voies soit moins que l’équivalent de l’électrification de Caen-Cherbourg réalisé en 1996 (264 km de voies).
L’ADPCR demande que les études soient engagées sans attendre, ce qui nécessite une intégration par avenant au CPER 2015.



















